1. De la philo à l’inno
“Mon background en philo me permet d’avoir une analyse critique et de m’efforcer de cerner les limites des algos.”
On le répète souvent mais il n’y a pas de parcours tout tracé pour aller vers le Product.
Initialement, Caroline voulait devenir professeur en philosophie et faire une thèse sur la philosophie dans le numérique.
Aujourd’hui, elle est en charge du Produit chez tinycoaching, une startup de la Edtech qui mixe innovations technologiques et pédagogiques pour révolutionner le marché du coaching.
En rejoignant l’entreprise en tant que 1ère salariée en 2018, Caroline avait comme premier objectif de créer une sorte de LMS (Learning Management System) pour entrainer à PIX (certification nationale de compétences dans le domaine du numérique).
Au même moment, l’équipe et le CEO Hubert Gervais ont l’intuition qu’il faut pousser le produit beaucoup plus loin afin d’y intégrer un coach virtuel et de démocratiser la pratique du coaching, réservée jusqu’alors à des fonctions de Top Management.
2. Un produit complexe…
”Pour que les interactions avec le coach virtuel soient fluides et naturelles, nous devons passer du temps sur notre UX conversationnelle.”
Finalement l’idée du LMS a été abandonnée pour aller directement sur l’idée du coach virtuel.
Un référentiel pédagogique avec 8 niveaux de difficulté et plus de 700 acquis a alors été conçu, puis intégré sur le socle technique de la solution de coaching virtuel.
La base de la solution réside sur un moteur de règles (un arbre de décisions) qui reprend un séquençage de cours classique et qui s’interface avec un front au design friendly pour l’apprenant.
Ce moteur s’est ensuite enrichi avec de l’intelligence artificielle et du deep learning pour que le chatbot soit de plus en plus pertinent dans ses interactions avec l’utilisateur et puisse comprendre ses besoins en langage naturel.
Il y a d’ailleurs un gros travail à faire sur l’UX conversationnelle pour rendre les échanges les plus réalistes possibles et duplicables au sein des différents canaux de discussions (Teams, Messenger, navigateurs web, App Android et iOS).
3. … basé sur les neurosciences
“Notre maitrise de la tech est aussi importante que celle des mécanismes d’apprentissage du cerveau”.
L’algorithmie de la solution est basée sur des principes tirés des neurosciences cognitives. L’équipe fait donc de la neuropédagogie – association de la pédagogie et des principes de neurosciences – et ce, notamment sur le principe du rappel mémoriel.
En effet, la solution est capable d’optimiser la fréquence de révision en se basant sur la courbe d’oubli afin de garantir un ancrage mémoriel optimal d’après l’état de l’art neurophyschologique.
L’algorithme peut alors pousser du contenu à l’apprenant à une fréquence pertinente afin de stimuler sa mémoire et qu’il ne perde pas la connaissance apprise.
Par ailleurs, Caroline et son équipe sont en train de gamifier le système avec des badges à gagner pour rendre l’apprentissage ludique et toujours plus engageant pour l’apprenant.
Et pour aller plus loin, dans chaque badge, on devrait retrouver les métadonnées de l’apprenant, partageables sur son CV et sur les réseaux.
Tinycoaching intégrera ainsi via une API le système des OpenBadges au sein de son coach.
4. A l’assaut du marché BtoC
“Notre solution va évoluer pour devenir une marketplace incontournable du secteur de la formation”.
Initialement le produit est conçu pour du BtoB (entreprises ou écoles privées) et à chaque acquis, soit à un niveau minimal de granularité (Domaine > Compétences > Thème > Acquis), un contenu est lié (article, vidéo, podcast, gaming…).
Et comme il n’est pas possible de faire tous les contenus en interne, l’équipe a décidé de créer des partenariats avec des éditeurs de contenus.
Parmi les plus connus, on peut par exemple citer Les Editions First (la collection “Pour les Nuls”).
L’ouverture au BtoC devient alors possible et une marketplace de coaching personnalisé est en réflexion.
On y retrouvera différents partenaires qui proposeront leur formation, leur contenu via le socle technique et la solution tinycoaching.
5. Principes de discovery
“Il est très important pour moi de prendre le temps de faire de la recherche sur mon propre produit”.
Les phases de Discovery de Caroline s’appuient sur 3 piliers :
- Côté benchmark : L’équipe se concentre sur 2 domaines : celui de la pédagogie dans son ensemble et celui des bots. Et chaque bonne idée est inscrite dans un Trello, puis considérée comme une opportunité.
- Côté feedback user : Derrière chaque contenu pédagogique, on propose à l’apprenant de faire un feedback et de contribuer à améliorer le produit directement via le coach virtuel à la fin de la validation de chaque quiz. Ces feedbacks sont analysés instantanément et permettent la mise à jour, ou la correction, des contenus.
- Côté data & client : L’analyse des données clients est essentielle pour cibler les moments à optimiser dans la conversation avec le coach ou au sein des données pédagogiques. Une extension du produit vient d’ailleurs de sortir : tinydata. Cela permet à l’apprenant de visualiser ses compétences, mais aussi à l’équipe d’identifier les dérives de performances sur un acquis ou un contenu (bugs potentiels dans le parcours ou pédagogie à améliorer par les ingénieurs pédagogiques).